Les Règles du savoir-vivre : Critiques



Gilles Costaz (critique théâtral au Masque et la plume)  
« Heureuse surprise ! Un comédien, Martin Juvanon du Vachat, s'empare du rôle unique des Règles du savoir-vivre de Jean-Luc Lagarce, réservé à une comédienne, et il dégage toutes les subtilités du texte, avec une drôlerie nouvelle qui ne repose jamais sur les stéréotypes du travestissement. Subtilement mis en scène par François Thomas, il fait imploser ce qu'on a appelé les bonnes manières. Tout est saisi de l'intérieur – le jeu comme la compréhension d'une société ivre de la supériorité de ses codes. D'où une continuité comique qui obtient le bonheur du rire sans le solliciter.» 

David Kessler (ancien directeur des Inrockuptibles)
« L’adaptation de Jean-Luc Lagarce, la mise en scène de François Thomas et le jeu de Martin Juvanon du Vachat montrent à la fois le tragique et le comique, voire le ridicule d’une société où la médiation des règles efface de manière factice les rapports humains mais en révèle en même temps la violence. Ce spectacle est un vrai moment de plaisir théâtral ; c’est aussi un moment plein de sens. »

Gilles Costaz, Politis, 11/07/2013


Ouest-France, 14/07/2013, "Juvanon du Vachat, découverte du off d'Avignon"


France 3, 14/07/2013



Ouest-France, 08/07/2013, "Un danseur du CNDC d'Angers à Avignon"
Extrait : «Seul sur scène, habillé d'une élégante robe noire, l'ancien élève du centre national de danse contemporaine d'Angers récite à la manière d'une aristocrate les règles édictées par la baronne Staffe en 1889. Un véritable contraste, avec ce personnage travesti qui moque par sa façon d'être les conventions du bien être en société. « C'est un spectacle très drôle, en interaction avec le public, bourré de férocité et d'acidité », commente Martin...»

France Inter, chronique de Vincent Huguet dans l’émission Clara et les chics livres, 19/01/2013 (à écouter à partir de la 30e minute)
« Derrière l’apparente futilité de ses préceptes, la baronne Staffe embrasse tous les moments de la vie, avec cette illusion folle de tout ordonner, de réguler ce qui par essence ne l’est pas : l’amour, la mort… Jean-Luc Lagarce ne change presque rien au texte de la baronne, mais juste assez pour en découvrir les gouffres. Et c’est bien ainsi que le fait vivre un jeune comédien, Martin Juvanon du Vachat, qui a l’audace de jouer le rôle de la Dame, ce qui est une première. C’est drôle, à moins que ça ne soit tragique, c’est toute une vie qui passe devant nos yeux en 1h20. »


Suzie Macel, Scéno (Angers) : « Petit traité de sociabilité »
« Sur scène, pas de décor et peu de lumière, seul trône sur une chaise un homme habillé en femme. Une femme de la haute société qui parle, édicte, prescrit “Les règles du savoir-vivre dans la société moderne”. En face à face, la Dame au sourire mondain nous apprend les convenances et bonnes manières ; c’est un manuel de bienséance à elle seule, qui répond à toute situation ou tout obstacle de l’existence.
Elle n’est personne mais tente d’incarner son fantasme de femme du monde. Elle est maîtresse de la cérémonie qui se joue, et derrière chaque histoire contée, mot dit ou souvenir révélé se cache une cruelle réalité qu’elle prend plaisir à exprimer avec légèreté, de son œil réjoui.
La finesse de l’interprétation de Martin Juvanont du Vachat, et le texte subtil, comme sait l’être son auteur Jean-Luc Lagarce, tiennent le spectateur 1h30 durant, sans besoin de plus d’artifice. C’est un instant théâtral à la fois drôle et terrible où sur fond d’humour et de gaieté rejaillit la fausseté des rapports humains, toujours actuels. Un festin cynique ordinaire. Merci la Compagnie Ici comme ailleurs. »

Monique Amirault, Lacan Quotidien n°265 – janvier 2013 : « Etiquette ironique »
« L’opération de Jean-Luc Lagarce sur le texte de la baronne Staffe met à jour la grimace du réel. Le metteur en scène François Thomas, presque vingt ans plus tard, fait un pas de plus, déchirant le voile des semblants des sexes et des bonnes manières en confiant le rôle de la dame (ou de la baronne) à un jeune comédien, Martin Juvanon du Vachat, qui prête avec talent son corps, sa voix, son regard à ce texte convenu - sourires de politesse, longues ponctuations silencieuses où le regard prend le relais, insistant, énigmatique, ambigu, captivant le spectateur livré jusqu’au bout au jeu imprévisible du comédien.
Du texte de la baronne Staffe à celui de Jean-Luc Lagarce jusqu’à l’interprétation du personnage féminin par Martin Juvanon du Vachat, nous voyons les semblants se déchirer pour faire place au réel tel que l’artiste aujourd’hui sait le faire surgir. »